Start-up : M&Wine traque les bouteilles de vin falsifiées

Publié le 12 Mai 2025

La fraude dans le secteur du vin coûte plus de 530 millions d’euros par an en Europe, dont 136 millions rien qu’en France, selon l’INPI. Pour y faire face, la start-up lyonnaise M&Wine mise sur une nouvelle approche : l’analyse minérale couplée à l’intelligence artificielle.


La clé de la solution de M&Wine se trouve dans l’analyse de ce que ses fondateurs appellent l’«ADN minéral» du vin. En effet, chaque vin possède une combinaison unique d’environ 40 éléments minéraux qui dépendent du terroir, donc du sol, mais aussi des pratiques viticoles et des méthodes de vinification. Ces éléments, stables dans le temps, ne bougent pas comme les molécules organiques qui peuvent changer avec l’âge du vin ou les conditions de stockage. Théodore Tillement, cofondateur de M&Wine, résume : «Chaque vin possède une empreinte minérale qui lui est propre, comme un ADN». Cette signature minérale permet de retracer précisément l’origine d’un vin, même des années après sa production. Grâce à une base de plus de 40 000 références, la start-up est capable, avec seulement 2 millilitres de vin, de comparer un échantillon à des profils minéraux enregistrés. Avec à la clé un «passeport» minéral, qui certifie la région d’origine, le cépage utilisé, et la méthode de vinification. «Ce n’est pas l’IA qui nous intéresse. C’est la donnée», souligne le directeur de M&Wine, en précisant que l’authenticité des vins ne repose pas uniquement sur l’intelligence artificielle, mais sur la qualité des données qu’elle collecte et traite. Lors d’un défi organisé par M&Wine, l’intelligence artificielle a surpassé des experts humains en dégustation. Sur 12 vins anonymisés, l’IA a identifié correctement le pays d’origine de chaque vin, un résultat bien supérieur à celui des dégustateurs humains. De leur côté, les dégustateurs professionnels n’ont trouvé que la moitié des pays et des cépages, et seulement 20 % des régions. Mais comme l’explique le cofondateur de la start-up à la Revue des Vins de France : «Ce n’est pas une guerre homme contre machine. C’est une preuve qu’on peut faire mieux ensemble». Comme toute technologie, il y a une limite. Si un vin n’est pas présent dans la base de données, l’IA pourrait ne pas être en mesure de l’identifier correctement. Un exemple de cette limite : un vin du Jura, produit à partir du cépage poulsard, n’a pas été identifié comme tel par l’IA simplement parce que ce cépage est sous-représenté dans la base de données. «Ce qui est important, et ce que les gens oublient souvent, c’est que l’IA ne vaut que par la qualité des données qu’on lui donne», nous précise Théodore. D’où l’appel lancé aux domaines, caves et collectivités pour enrichir la base de données.

Rédigé par new pub marketing

Publié dans #startup, #Web, #Ia

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